Terrain sur l'accès à la santé et le trafic de femmes

Jeudi dernier, le 28 juillet, c’est avec plaisir que j’ai retrouvé l’air pur et la verdure des Sundarbans. Ce jour-là, en compagnie de Bala, une étudiante qui traduisait le bengali pour moi, nous sommes allées à Nagendrapur, dans le 24^e district des Sundarbans continuer l’enquête sur les besoins médicaux des habitants et le trafic de femmes.

 Notre excursion a débuté par la rencontre avec Sabanti, 55 ans dont la fille de 13 ans a disparu il y a quelques années. Comme beaucoup de jeunes filles des Sundarbans, elle était partie en ville pour travailler, en tant que domestique. Mais lors d’une de leurs visites, la famille constate sa disparition et personne ne sait ce qu’elle est devenue depuis. Jita, une jeune fille de 22 ans intervient ensuite pour raconter comment sa sœur a été enlevée et mariée de force après la promesse d’un emploi à Mumbai. Aujourd’hui, son mari, plus âgé et vivant en Uttar Pradesh, la torture et la harcèle au moindre de ses déplacements pour qu’elle revienne. Ces femmes nous ont expliqué que ce sont la pauvreté, le manque d’éducation et les difficultés à se nourrir qui conduisent à de telles situations. InMaLanka travaille actuellement à l’élaboration d’un programme avec Mukti pour faire face à ce problème, de plus en plus important.

L’après-midi s’est poursuivie par l’interview d’un groupe de femmes sur leurs problèmes de santé. Trop pauvres et éloignées de la ville pour consulter un médecin, elles nous ont expliqué ne pouvoir soigner leur asthme, leur maladies gastriques ou leur anémie. Elles accouchent aussi chez elles car tout est payant dans les hôpitaux. Leur bébé pèse en moyenne 1,5 kg à la naissance. Ce fut extrêmement enrichissant de discuter avec ces femmes pour mieux comprendre comment elles vivent. A l’annonce de notre projet de clinique mobile, elles se sont toutes exclamées de joie et l’une d’elle m’a même dit « I love you » tellement elle était ravie. Je crois qu’il n’y a pas de meilleure motivation pour les aider.